Je suis Fred, je vis dans un coin reculé des pyrénées à 1200m d’altitude dans une ancienne bergerie au bord d’un torrent à truite. C’est dans ce cadre unique que je vis mes trois passions, je suis moniteur professionnel de sport d’eaux vives, monteur de cannes à mouche et éleveur de chèvres des Pyrénées grâce auxquelles nous fabriquons de délicieux fromages.
Comme beaucoup de gamins qui ont grandis au bord d’une rivière ou d’un petit étang, pécher ou naviguer est un truc naturel que je me suis mis en tête de savoir faire dès mes premiers pas.
Je me rappelle très bien de mon premier bateau, une caisse bricolée avec 5 planches. Et puis j’ai commencé à naviguer en kayak à l’âge de 12 ans. Une révélation, je vivais mes premières descentes sur les rivières pyrénéennes comme des expéditions au long cours. Aujourd’hui j’ai eu la chance de naviguer sur quelques unes des plus belles rivières d’Europe. J’ai pris progressivement conscience de la préciosité et de leur fragilité et vu de près la pollution dont elles souffraient, les barrages qui entravaient les torrents de montagnes et tarissaient leurs cours.
J’ai toujours aimé les coins reculés et sauvages. Mon rêve de gosse était de trouver l’endroit secret perdu au milieux des forêts ou les poissons n’avaient jamais croisé un pécheur et ça n’a pas changé.
Un jour béni, il y a 20 ans, en descendant en stop vers la Carretera Austral avec mon amoureuse Canadienne qui est aujourd’hui ma compagne, j’ai commencé à pêcher à la mouche sur les vastes rivières Chiliennes.
On péchait tous les soirs parce qu’on avait rien d’autre à manger. Je ne sais plus pourquoi exactement j’ai acheté ma première canne à mouche dans cette boutique au bord d’une route poussiéreuse. Ce n’était pas rationnel parce que je ne roulais pas sur l’or… Peut-être parce que, quelques mois auparavant, on avait passé une journée à parler bouffe, pêche, et de la vie comme d’une chandelle à bruler par les deux bouts, attablé par l’entremise de son traducteur avec Jim Harrison le grand écrivain américain féru de bouffe, de pèche à la truite, de chasse aux oiseaux… En tout cas j’ai découvert ce jour là en faisant voler ma soie pour la première fois que la pêche à la mouche allait prendre une grande place dans ma vie et que ça rimait plutôt bien avec la vie de coureur de rivière.
Aujourd’hui lorsque je prélève des poissons pour ma consommation, c’est avec une très grande parcimonie et uniquement lorsque le bassin versant sur lequel je pèche possède une belle population piscicole. Je n’ai vraiment pas la culture du score, j’ai bien trop de respect pour les poissons et j’aime encore moins prendre mes poissons en photos. Je suis farouchement contre l’empoissonnement et l’artificialisation des rivières, les poissons font ça très bien seuls et gratuitement en plus. Prenons seulement soin de ne pas entraver les rivières, de ne pas les polluer, de ne pas participer à la surconsommation d’eau, de ne pas sur-prélever. Dix poissons par jour est une règle d’un autre âge, le vieux réflexe d’une société consumériste. Les rivières ne sont ni des viviers ni des parcs de loisirs.
Avec ma compagne nous avons choisi de vivre au plus près de nos passions, au cœur de la nature sauvage dans une ancienne bergerie entièrement restaurée de nos mains à 1200m d’altitude au bord d’un torrent à truite. Nous sommes également Bergers fromager et notre ferme est totalement autonome en énergie; le plus possible en harmonie avec ce lieu ou nous vivons.
C’est également là que je fabrique les cannes à pêche HOURC. Une petite production artisanale de cannes adaptées à toutes les pêches à la mouche que je pratique. Je prends le temps de vous fabriquer une belle canne faite pour vous suivre de longues années au bord des rivières. Les carnet de commandes sont plein et s’il vous faut une canne en urgence ce n’est pas la bonne boutique ! Ici on vit au rythme de la nature et des éléments et surtout on prends le temps de fabriquer avec passion et pas avec pression.
Je monte également mes mouches, par plaisir de créer de mes mains ces artefacts.
Ma passion ne s’arrête pas quand je quitte la rivière, et comme le dis Thomas Mc Guane l’une de mes auteurs fétiches « je suis déterminé à approfondir l’expérience à n’importe quel prix »
La pêche et la vie en compagnie des rivières est une philosophie de vie.
Pour comprendre une rivière il faut passer du temps auprès d’elle, il faut l’apprivoiser, l’écouter et l’observer longuement. Apprendre à glisser sur ses flots, pécher, c’est entrer dans l’intimité des rivières.
C’est pour vous faire partager ces passions que je vous invite à partager ces itinérances en compagnie des rivières…
Fred Lombard